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Presque un mois d’absence!!!  Qu’importe voici des nouvelles fraîches… L’arrivée de la neige en Finlande! Non je plaisante! Ceci dit, même pour ici c’est tôt, mais tant mieux, la magie commence!

Le bain culturel finlandais:

Et dans ce pays merveilleux ce que l’on appelle activité culturelle concerne toutes les couches de la société. Eh oui, même le plus robuste des tatoueurs n’est pas obligé de passer son existence à ignorer Dvorak, Mozart ou Wagner. À titre d’exemple un finlandais emprunte en moyenne 19 livres par an, et 1/3 lit une oeuvre de littérature par mois (source: https://finland.fi/fr/culture/la-litterature-finlandaise-aujourdhui-un-monde-de-voix/ ). Il ne sont pour autant pas plus ennuyeux que ceux des autres nationalités, mais, comme pour n’importe quel autre hobby, ils sont sensibilisés aux oeuvres «classiques, et apprennent à les apprécier. Le « libre accès à la culture », telle est leur politique…

Ah comme j’aurais apprécié grandir dans un tel pays!!! J’aurais aimé connaître plus tôt ce que je ne découvre qu’aujourd’hui. L’Opéra.

Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir eu des grands-parents prévenants à cet égard… fredonner Verdi en épluchant du fenouil n’avait vraiment rien d’exceptionnel! 
Mais ce n’est pas cela qui fait que l’on va écouter un opéra en entier! 

La peur de ne rien comprendre.
La peur de ne pas aimer les voix.
La peur de s’ennuyer.
La peur de ne pas « comprendre ou reconnaître la mélodie » et de ne pas aimer la musique. 

Je dois avouer que tout cela me pétrifiais… mais bon sang, on ne peut pas garder cette «ignorance» toute sa vie! L’ignorance ne tue pas, certes, mais, si l’on en croit Averroès, « l’ignorance mène à la peur, la peur à la haine, la haine à la violence »… et comme ce qui ne tue pas rend plus fort…  bref vous avez compris. 

Un opéra à l’opéra:

Nous connaissons bien plus d’airs d’opéra que ce que l’on pense, c’est ce dont je me suis aperçu en allant voir Le Nozze di Figaro, le mois dernier à l’opéra d’Helsinki. Je suis partie persuadée de connaître au moins le « voi che sapete" et la pièce de théâtre de Beaumarchais. Et là, merveilleuse surprise, dès l’Ouverture, la musique est gaie, sautillante, enjouée, tout de suite familière. Merci Mozart!

Mais commençons par le commencement. Un opéra à « l’Ooppera », bien sûr, autant mettre toutes les chances de son côté (ou plutôt du côté de la pièce). J’adore l’opéra, à la différence du cinéma ou de youtube, c’est le travail de centaines de personnes. Chaque représentation est unique, et c’est un moment unique lorsque l’on y assiste. On a beau écouter, réécouter, ou regarder à nouveau, plus tard sur CD, DVD, internet… « le vrai » n’y est plus. Car l’Opéra fait vraiment du rêve une réalité (selon moi). Lorsque des danseurs, après des dizaines d’années de travail, se jettent dans les airs comme des oiseaux, et aussi naturellement semble-t-il, nous ne remarquons pas qu’il s’agit d’êtres humains fait de la même matière que nous autres (… ou pas ;) Ou bien lorsqu’un chanteur et un musicien produisent eux aussi le fruit d’années et d’années d’entraînement, qui va aller réfléchir au fait qu’il est simplement le meilleur dans son domaine. En outre, c’est un son pur que l’on écoute, pas de micro ni de hauts-parleurs. Un ramassis de perfections qui ne s’acquièrent que par des vies entièrement consacrées à cela.
L’ « Ooppera »  d’Helsinki est aussi toute une ambiance. A cette période de l’année, on se dirige vers l’opéra, alors qu’il fait déjà nuit. Les gens affluent de toute part, et vers six heures et demie, on voit des cohortes de spectateurs traverser le grand carrefour, en sobre tenue de soirée sous leurs longs manteaux d’hiver sombres, et la cour de l’opéra invite les petits groupes à se constituer avant d’entrer dans le grand Hall illuminé. Plusieurs mètres au-dessus de leur tête, une rangée de petites fenêtres carrées brillent dans le noir, et l’on imagine déjà les artistes en train de se préparer avant la montée sur scène. 
À l’image de la Finlande, l’opéra est l’alliance subtile de traditions, us et coutumes de toujours, dans un écrin à la pointe du design et de la technologie. Vous ne verrez pas de dorures, marbres et moulures dans cet opéra, par contre il y fera chaud, et les gens qui y travaillent sauront se montrer présents pour répondre aux besoins des spectateurs sans ajouter de caractère pompeux à une soirée qui se veut juste Agréable. La salle de spectacle a été conçue elle aussi de manière à être  pratique, confortable, avec une qualité acoustique et visuelle excellente quelle que soit sa place. L’aspect le plus emblématique du spectacle est la cacophonie de l’orchestre avant le spectacle, on déniche une bride par-ci une bride par-là le tout noyé dans un océan  de mélodies disparates de tous les instruments en même temps et mêlé au brouhaha du public. Puis la lumière s’éteint, le silence s’installe, et le chef d’orchestre fait son apparition.

Le nozze di Figaro:

Je ne pourrai en aucun cas vous transmettre l’expérience d’écouter et voir un opéra dans un vrai opéra,  mais j’espère vous transmettre ce désir si vous ne le connaissiez pas jusque là.
En attendant, je vous propose de vous faire découvrir Les Noces de Figaro, que je suis allée voir en octobre. Il ne s’agira pas de le voir en entier mais de vous faire écouter des morceaux choisis (que je préfère) sur la trame de l’histoire. Avant toute chose (et pour éviter d’être obtus dès le début), un petit conseil: l’opéra, plus que les autres genres musicaux (à mon humble avis) est un genre qui s’écoute , évitez d’en faire un son qui comble le silence vous risqueriez de passer à côté de ce pourquoi des centaines de milliers de personnes l’ont écouté et l’écoutent encore aujourd’hui.


ACT I

La scène s’ouvre sur la future chambre de Figaro (valet de chambre du comte) et de Suzanne (femme de chambre de la Comtesse et fiancée de Figaro), attribuée par le Comte au futur couple. 
cinque…dieci : Figaro mesure l’espace pour placer le lit nuptial (scène que l’on retrouve dans « Amadeus »). Puis ils se querellent au sujet de l’emplacement de cette chambre. A la fois à bonne distance pour servir rapidement le Comte et la Comtesse selon Figaro, mais trop près pour Suzanne, importunée par les avances du Comte.

Figaro qui découvre pour la première fois les vues du Comte sur sa fiancée promet de déjouer ses plans.

Bartholo (le médecin) et Marceline (la vieille gouvernante) entrent alors sur scène. Marceline amoureuse de Figaro, demande de l’aide à Bartholo afin qu’il lui permette de faire respecter un ancien contrat passé avec Figaro, stipulant que s’il ne remboursait pas une certaine somme empruntée il y a fort longtemps, il s’engageait à épouser Marceline. Bartholo accepte pour se venger de Figaro. (« Le Mariage de Figaro » est précédé d’une autre pièce « Le Barbier de Séville » dans laquelle Figaro aide le futur Comte « du Mariage de Figaro » à épouser Rosine, la future Comtesse, et nièce de Bartholo, et cela au nez et à la barbe de ce dernier.)
S’ensuit une confrontation entre Marceline et Suzanne mais qui se retourne contre la gouvernante.

De retour dans sa chambre, Suzanne est surprise par Chérubin (le page du Comte) qui lui raconte d’une part que le comte, l’ayant aperçu seul avec Barberina (cousine de Suzanne et conquête du Comte) l’a congédié, et d’autre part qu’il est amoureux de la Comtesse. Il vole d’ailleurs à Suzanne un ruban lui appartenant. 
Puis soudain le Comte apparaît, dans le but de faire des avances à Suzanne. Chérubin se cache derrière le fauteuil, tandis que le Comte s’assoit dessus.
Survient alors Basile (le maître à chanter). Le Comte glisse derrière le fauteuil, Chérubin glisse derrière la psyché, et Basile s’assoit sur le fauteuil laissant échapper le secret de Chérubin. Le Comte furieux sort alors de sa cachette et finit par découvrir le « trio ». L’apparition de Figaro calme le jeu, le Comte promet d’être indulgent envers Chérubin, il lui offre une place dans son régiment à condition qu’il quitte la maison à l’instant.


Figaro, ignorant de l’amour du page pour la Comtesse, se moque de Chérubin, bientôt soldat (farfallone ).


ACT II

Nous voilà dans la chambre de la Comtesse. Celle-ci s’attriste d’être délaissée par son mari ( porgi amor). Mais Suzanne arrive bientôt accompagnée de Chérubin, invité à lui chanter la chanson écrite en son hommage et détenue par Suzanne (voi che sapete). Elles décident de le déguiser en fille afin qu’il puisse rester à la maison incognito. 


La Comte apparaît une lettre anonyme à la main (écrite en réalité par Figaro souhaitant reporter l’attention du Comte vers sa propre femme) informé d’un rendez-vous galant de son épouse. Suzanne se cache derrière le paravent, Chérubin se cache dans la pièce à côté mais renverse malencontreusement un meuble. Le Comte soupçonne alors la présence d’un amant, là où sa femme assure que ce n’est que Suzanne. Le Comte l’entraîne donc avec lui, le temps d’aller chercher de quoi ouvrir la porte verrouillée. Pendant ce temps là, Chérubin et Suzanne intervertissent leurs places. Chérubin s’enfuit par la fenêtre, et Suzanne s’enferme dans le cabinet.
A leur retour, la Comtesse avoue la présence de Chérubin. Le Comte en colère enfonce la porte mais tombe à son grand étonnement sur Suzanne! Elle lui explique qu’il s’agissait d’une farce destinée à le rendre jaloux. 
Le Comte réprimande Figaro qui vient leur rappeler leur noce.


Antonio (le jardinier et père de Barberina) apparaît à son tour. Il porte avec lui la nomination de Chérubin, tombée de la poche « de l’homme qui vient de sauter par la fenêtre de la Comtesse ». Figaro tente de sauver la situation en expliquant que c’était lui, afin de faire apposer le cachet manquant du Comte.
Bartholo et Marceline apparaissent brandissant le contrat au grand dam de Figaro confronté à Suzanne furieuse.


ACT III

Suzanne fait savoir au Comte qu’elle consent à le retrouver dans le jardin. 
S’ensuit le procès de Figaro, où l’on découvre le pot aux roses: Figaro est le fils naturel de Marceline et Bartholo, abandonné à la naissance. Le contrat est donc caduque.
La Comtesse quant à elle s’apitoie sur son sort (dove sono), lorsque Suzanne la rejoint et lui annonce l’entrevue avec le Comte. La Comtesse fait alors écrire à Suzanne une lettre à donner au Comte afin de se jouer de lui.  (duettino sull’aria) . Il lui faudra notamment renvoyer l’épingle comme signe de bonne réception.
Un choeur de paysannes avec parmi elles Chérubin donne une sérénade à la Comtesse. Cependant le Comte reconnait Chérubin, se fâche mais est apaisé par le billet que lui tend Suzanne.
Figaro et Suzanne, Bartholo et Marceline se marient, tous festoient.

Act IV

A la fin de la fête Barberina se lamente. Elle a perdu l’épingle à remettre à Suzanne (l’ho perduta). Malheureusement elle en informe par mégarde Figaro. Celui-ci est déçu de l’inconstance des femmes. Marceline tente vainement de l’apaiser. Rien n’y fait, Figaro souhaite confondre les amants.
La supercherie de la Comtesse consiste à échanger de tenue avec Suzanne pour ainsi aller elle-même au rendez-vous du Comte. Le jeu de dupe fonctionne à merveille, « Suzanne » suit le Comte. Or Figaro réalise enfin la supercherie et afin de se venger de Suzanne qui l’a laissé dans l’ignorance, fait la cour à la « Comtesse » (Suzanne) au grand agacement de cette dernière. Elle lui reproche de faire la cour à une autre femme tandis qu’il lui avoue l’avoir reconnue dès le début.  


        Le Comte survient, fou de rage, bien décidé à châtier la témérité de Figaro à courtiser la Comtesse. 

Mais la vérité éclate au grand jour. Le Comte est alors contraint d’implorer le pardon de la Comtesse (contessa perdono). Chacun se réconcilie et célèbre les jeunes mariés.

Toutes les images de scènes sont tirées du livret Le Nozze di Figaro, Oopera Balletti.





 Eh bien puisque nous voilà tous là, réunis, que le temps se gâte et qu’il fait de plus en plus froid, je vous propose de vous présenter l’une des oeuvres les plus populaires d’Anton Dvorak, la « Symphonie du Nouveau Monde »!
« Présenter » est un bien grand mot, l’essentiel est bien entendu de l’écouter et de trouver par vous-même ce dont vous avez besoin à l’intérieur…

Mais avant d’aller plus loin quelques précisions s’imposent: vous l’aurez compris, la « Symphonie N°9 » d’Anton Dvorak est l’une des oeuvres les plus connues de ce compositeur. 
Pour remettre cette oeuvre dans son contexte, ajoutons ceci : Anton Dvorak est tchèque. Il est né en 1841 à Nelahozeves, un petit village dans lequel son père est à la fois aubergiste et boucher. Tout comme bon nombre d’autres compositeurs célèbres, Anton manifeste des prédispositions en matière de musique. À cinq ans, il joue déjà du violon,  d’abord à l’auberge puis dans l’orchestre du village. Anton est par la suite envoyé à Zlonice en Autriche pour apprendre l’allemand, mais où il apprendra également l’orgue, le piano, l’alto et la composition grâce à son instituteur.

En 1857, Anton rejoint l’école d’organistes de Prague, étudie Mozart et Beethoven. Deux ans plus tard, âgé de 18 ans, il est embauché comme musicien, dans la partie d’alto d’un orchestre.  Il se passionne alors pour Wagner et à 30 ans connaît le succès grâce à ses propres compositions. 


C’est en 1873 qu’il épouse Anna Cermakova avec laquelle il devra malheureusement faire face aux décès de trois enfants. 
De voyages en invitations à travers toute l’Europe, la notoriété de Dvorak ne cesse de grandir. Pour autant lorsque le Conservatoire de New York lui propose la direction de l’orchestre, Anton Dvorak saute sur l’occasion et embarque en 1892 vers l’Amérique.
Certains disent que ce serait durant cette traversée qu’il aurait composé cette symphonie, d’autres avancent qu’il s’inspire des mélodies indiennes; toujours est-il que c’est à ce voyage que nous devons cette merveilleuse oeuvre musicale.

Maintenant je vous dirais bien de vous installer dans un fauteuil confortable, de battre la campagne en esprit, de mettre un vieux vinyle grincheux sur le gramophone et de fermer la porte… comme je le fis moi-même la première fois que j’ai écouté la symphonie n°9, pour en garder un souvenir impérissable… Ceci-dit à cette époque bénie, mon complice et moi avions tout deux l’âge requis pour être pardonnés de ne rien faire ;)

La Symphonie du Nouveau Monde

1er mouvement: https://www.youtube.com/watch?v=taCYw89gjeE

Comme dorénavant, ce temps est révolu pour tout le monde, pourquoi ne pas profiter d’une activité hautement intellectuelle (le repassage, la vaisselle, le ménage…) à laquelle on ne peut se soustraire pour jouir aussi d’un instant de bonheur musical ;)




Nouvelle année, nouveau départ, nouvelle coupe de cheveux, nouveaux amis, nouvelles rencontres, nouveaux projets, bonnes résolutions, nouveaux stylos, crayons de couleurs bien taillés, cahiers neufs, nouvelles chaussures, nouveau cartable, nouveau sac… 

Et bientôt l’automne…
Que de perspectives enthousiasmantes pour cette rentrée! 
Voici quelques astuces pour commencer du bon pied, et ne pas se sentir débordée sitôt la première semaine!
  • On fait place nette! On sera suffisamment encombré d’ici un mois, ne superposons pas notre nouvel attirail sur les vestiges de l’an passé! Un grand rangement s’impose! De la brosse à dents dans la salle de bain à la table de chevet, en passant par la cuisine et le salon… Préparez vos étagères à accueillir vos nouveau livres de cours, aérez votre bureau. Pour avoir les idées claires, il ne faut pas être brusqué par un environnement encombré du sol au plafond!
  • A présent « nettoyage de printemps » (ou pas) sols, salle de bain, plans de travail, étagères si possible. N’oubliez pas les draps! AÉREZ, AÉREZ, AÉREZ! Couette, oreillers, couvertures… Il n’y à rien de mieux après cela, que de rentrer le soir dans des draps propres, qui sentent le frais, avec encore la marques des plis!
  • Peut-être que vous n’avez besoin de rien, et reprenez simplement votre travail, peu importe, on ne commence pas une année sans du matériel adéquate et neuf! Comme on dit « le bon matériels font les bons ouvriers ». Un agenda tout propre tout beau, avec des pages vierges à perte de vue! Ou un bien joli carnet pour noter toutes vos idées…
  • Il ne reste plus qu’à vous glisser dans un bon bain chaud, savonneux! Prenez le temps de prendre soin de vous, aussi immaculé(e)que le reste! Un pyjama propre et une boisson chaude revigorante, le tout profondément plongé dans un lit au carré…

Bonne rentrée!


Aujourd’hui, je souhaite vous livrer une recette secrète pour lutter contre les journées moroses… qui vient en complément d’un article précédent, suivez mon regard…

Depuis toujours, il y a eu de la musique dans la maison. Est-ce cela? Mystère! 
Mais quand il fait gris, qu’il fait froid, qu’on a passé une mauvaise journée, il y avait comme un air de Bach qui flottait dans l'air. C’est comme un cocon, à l’entrée duquel on laisse tout ce qui « nous prend la tête », pour pouvoir réfléchir clairement à nos problèmes.
Donc, en effet, ce n’est certainement pas une méthode exclusive! Personnellement je préfère l’option musique + cuisine, malheureusement ce n’est pas toujours possible!


Alors, pour vous inviter dans cette reposante atmosphère baroque, autant commencer par les variations de Goldberg! Ce ne sont que des variations relativement courtes qui s’enchaînent. Parfait pour ceux qui craignent de se lasser très vite d’une oeuvre complète ;)





C’est étrange comme certaines expériences que nous avons connues enfant se rappellent à nous toute notre vie. Quelques fois cela se traduit par une impression de déjà vu et l’on s’en aperçoit facilement, d’autres fois elles semblent impliquer notre réaction à un événement qui nous arrive aujourd’hui, attirance, rejet, joie, tristesse… Je ne sais pas si je suis claire? 
Peu importe!

C’est justement de l’un de ces souvenirs d’enfance dont je voudrais vous parler.  « La mélodie du Bonheur », qui donc n’a pas trouvé cette comédie musicale magnifique? On dirait qu’elle a été crée spécialement pour l’été, quand il fait très chaud et très beau. Pour les temps, où l’on va se promener en sandales dans les chemins poussiéreux, cueillir les cerises, et faire des bouquets de fleurs.
Comme souvent on fini par se lasser de notre jouet préféré. Les années passent puis vient un jour où nous retombons sur lui, son odeur, son apparence, sa musique, ou bien, on retrouve son ambiance à travers autre chose. Et lorsque nous décidons enfin de rouvrir cette boîte de pandore à laquelle nous ne pensions même plus, ou du moins pas consciemment, les même sensations que nous ressentions bien des années auparavant se raniment avec encore plus de forces qu’au premier jour. 


Peut-être que, comme moi, vous avez grandit au son vibrant sur une cassette-vidéo de  « Do, le Do, il a bon dos… », dans ce cas je vous invite instamment à visionner à nouveau ce merveilleux film!




Seconde option: peut-être, vous n’avez aucune idée de ce dont je suis en train de parler… L’alternative qui s’offre à vous est la suivante: 


2°. Organisez un bon moment que vous avez connu dans votre jeunesse, même si cela vous paraît puéril! 
Par exemple: Ici, en Finlande, on croise souvent des groupes de jeunes qui le soir venu vont investir les parcs de jeu pour enfants. Ils n’y viennent pas sérieusement, ils ont grandit et ont d’autres centres d’intérêts, un autre état d’esprit; cela ne les empêche pas de grimper sur l’araignée en corde ou d’aller discuter sur une balançoire… 

Voici pour les inconditionnels:

Do le do
Do, le do il a bon dos
Ré, rayon de soleil d'or
Mi, c'est la moitié d'un tout
Fa, c'est facile à chanter
Sol, la terre où nous marchons
La, l'endroit où nous allons
Si, siffler comme un merle
Et cela nous ramène à Do
Do, le do…

Mes joies quotidiennes

Pétales de roses et moustaches de chatons
Bonnes mitaines et bon feu qui brille 
Beau cahier quadrillé cheveux mouillés 
C'est là un peu de mes joies quotidiennes 

Gros mille feuilles tarte aux pommes fraîches 
Grand bol de crème dont on se pourlèche 
Belle oie sauvage qui s'envole dans la plaine
C'est là un peu de mes joies quotidiennes

Gaie robe claire coiffures en nattes 
Doux flocons blancs sur mon nez écarlate 
Les fleurs d'avril en bouquets qui reviennent 
C'est là un peu de mes joies quotidiennes 

Quand le chien mord quand l'abeille pique 
Quand ça marche mal 
C'est simple je pense à mes joies quotidiennes 
Et tout alors va très bien



Comtesse Greffulhe, manteau en agneaux

III. Le désir de liberté

Sa Personne
Dès les premières années de son mariage, le retour du printemps  marque pour Élisabeth le retour des mondanités, et la fin de sa claustration. 
La « Saison » sera alors l’échappatoire de la Comtesse Greffulhe. A plusieurs reprises elle a pu remarquer la fascination qu’elle exerçait lors de ses apparitions. Son apparence, sa manière d’être, sa personne, sera sa revanche contre un mari libertin et tyrannique. 
A chacune de ses exhibitions, Élisabeth se veut prestigieuse, inégalable, n’importe quoi, quitte à virer à l’extravagance, du moment qu’elle n’est pas commune. C’est pour cette raison que la richesse de ses toilettes est dûment appréciée au Palais Galliera, qui reçoit ces pièces au fur et à mesure des donations des descendants. 

Robe d’intérieur, WORTH, vers 1897

En outre, les chroniques mondaines de l’époque relatent précisément la composition de ses toilettes, ce qui contribue à faire d’elle un modèle en matière de mode parisienne. Dans des archives manuscrites, Élisabeth se décrit elle même sous les traits de « la femme qui donne la mode ». Elle fut également dépeinte par bon nombre d’auteurs, qui nous permettent ainsi de mieux connaître la personnalité de cette femme et épouse parfaite selon toute apparence. Le meilleur exemple parmi eux est bien entendu Marcel Proust dans « À la recherche du temps perdu ». Le tableau qu’il fait de la duchesse de Guermantes s’inspire si clairement de la comtesse Greffulhe qu’il s’attirera à sa publication, les foudres de celle-ci, pour avoir exposé au grand jour l’échec de son mariage et l’intimité de ses relations avec son cousin.
En 1890, invité à séjourner au château de Bois-Boudran par la Comtesse, Paul César Helleu  tente lui aussi de capturer Élisabeth « sur le vif » à travers une série de croquis. Cependant l’intimité reflétée dans ces dessins ne leur permettront pas plus tard d’être exposés. C’est durant la même année qu’il réalisera le magnifique portrait en pied de la Comtesse Greffulhe.


Paul César Helleu, croquis de la Comtesse Greffulhe:










         Si les chroniques mondaines prennent un soin particulier à décrire les toilettes de la Comtesse, ses couturiers et fournisseurs ne sont néanmoins jamais révélés: Worth, Fortuny, Babani, Lanvin, Poiret… Pour cause, Élisabeth entretien avec eux une relation spéciale. Si l’on en croit Robert de Montesquiou-Fécenzac, après que ces derniers aient présenté toutes leurs nouvelles créations, à la mode, elle clôturait la séance par un « Faites-moi tout ce que vous voulez…. qui ne soit pas ça! ».
         Sa répulsion pour la banalité pouvait la conduire par ailleurs à faire réaliser ses propres créations. Il en est ainsi d’une robe rose pâle de Worth qu’elle aurait portée lors d’une Garden Party à Versailles, et dont on soupçonne que le motif floral imprimé dessus soit de son propre fait (elle expose quelque mois plus tard une peinture sur tissus semblable, représentant à peu près la même orchidée dans des tons mauves).


Robe Garden Party, portée en 1894 lors d’une garden party donnée à Versailles, Worth.

Voici quelques une des pièces phares de la Comtesse Greffulhe:




A GAUCHE: Robe Garden Party, portée en 1894 lors d’une garden party donnée à Versailles, Worth.
Cape du soir, en réalité il s’agit d’un manteau d’apparat de la région de Boukhara (Ouzbékistan) offert par le tsar Nicolas II en 1896, la Comtesse le fait remanier par Worth en 1904… afin de pouvoir le porter!
A DROITE: Robe de jour, Maison Soinard, vers 1887

« Robe aux Lys », Worth, 1896



Paul Nadar, Portrait de la Comtesse Greffulhe, en robe du soir de Worth, dite « robe aux Lys », 1896

Être utile à la société

C’est à sa mère qu’Élisabeth doit son désir de se rendre utile à la société. Et cette ambition va se traduire de trois manières différentes:
   
Tout d’abord, par les Arts. Élisabeth, comme son dandy de cousin, s’implique énormément dans les mouvements d’avant garde de son époque. Elle promeut de nombreux artistes comme Schönberg, Edward Elgar, Paul César Helleu… Elle fait venir les ballets Russes de Diaghilev à Paris, et contribue à la gloire de Fauré et St Saëns.



D’autre part, son entremise, permet de faire évoluer le domaine scientifique. Elle joue un rôle important dans le financement du projet de l’Institut Radium de Pierre et Marie Curie. En outre, c’est grâce à la Comtesse Greffulhe qu’Edward Branly réussi à mener à bien ses recherches sur la téléphonie sans fil, en lui faisant obtenir la moitié du prix Osiris.
Élisabeth Greffulhe ne reste pas non plus indifférente au domaine politique. La villa de Dieppe peut ainsi accueillir tour à tour le prince Sagan, Lord Lytton ambassadeur d’Angleterre ou le futur président Deschanel à titre parfaitement amical et que ce soit dans l’un de ses salons que se signe l’Entente Cordiale entre le Prince de Galles, futur Edward VII et Delcassé! Son implication lui vaudra d’être accusée par Léon Daudet d’être à la solde de l’Allemagne, en 1918, en raison de son soutient à Joseph Caillaux. 



Robe Byzantine, robe que la Comtesse porta au mariage de sa fille Elaine, le 14 novembre 1904, et dont la beauté éclipsa la mariée même…


IV. UN AUTRE SIÈCLE…

La première guerre mondiale voit l’émergence d’une société nouvelle dont elle n’est plus le centre, ni la figure emblématique. Élisabeth se tourne peu à peu vers des activités plus prosaïques. Elle se consacre plus volontiers aux pastels et introduit les courses de lévriers… Bien qu’elle tienne toujours salon, celui-ci est détrôné par celui de Beaumont.

 Philip Alexius de Laszlo, La Comtesse Greffuhle,1905.

En 1932, la mort de son mari va laisser place à une longue période de troubles. En effet l’une des ses nombreuses maîtresses, la comtesse de la Béraudière intente sans succès un procès à Élisabeth afin de s’accaparer l’héritage. Cet épisode fait les gorges chaudes de la presse parisienne, et Élisabeth Greffulhe passe de fait pour « la femme la plus trompée de Paris ».
Elle verra également la seconde guerre mondiale avant de s’éteindre à l’âge de 92 ans, en 1952, sur les bords du lac Léman en Suisse, là où son médecin lui avait conseillé de se rendre pour sa santé. 



Manteau de jour, J. Lanvin, 1936.







Source: PALAIS GALLIERA, La mode retrouvée - Les robes trésors de la comtesse Greffulhe, PARIS MUSÉES.