Pavane de Gabriel Fauré

   
        Que diriez-vous de quitter La Cuisine pour nous retrouver dans un espace de Marguerite’s Cottage dédié à la culture, la musique, et l’Histoire! J’ai ainsi nommé « La Bibliothèque ».
  On ne peut pas la rater! Elle est tapissée de livres, il y a un piano, des tapis moelleux et des voltaires très confortables! De quoi s’échapper benoitement du monde réel…

* * *
Avant d’aller plus loin, je tiens à vous prévenir que, en ce qui concerne la musique, il ne s’agit ici que d’un avis d’amateur, et nullement celui d’un maestro ;)

Gustave Caillebotte, Homme au balcon, boulevard Haussmann, (1880)

Aujourd’hui, je souhaiterais vous parler d’une musique que j’aime beaucoup, et que, personnellement, j’ai découverte à une exposition sur la Comtesse Greffulhe au Palais Galliera, mais je suis sûre que vous l’avez déjà entendue quelque part!

- « Pavane », op 50, de Gabriel Fauré (1845-1924).


        Si vous ne vous en souvenez plus, prenez le temps de la réécouter:
  https://www.youtube.com/watch?v=mpgyTl8yqbw

 
Gabriel FAURÉ

        Elle a été composée en 1887, (III République, pour situer) par Gabriel Fauré. Le contexte est celui du Paris de la Belle Epoque, d’artistes célèbres comme Caillebotte, Monet, Rodin,  mais aussi d’auteurs comme Zola, Rimbaud, Verlaine, Dumas fils, Maupassant… et j’en passe et des meilleurs. 
Et enfin, c’est aussi la glorieuse époque de Debussy, de St Saëns, de Bizet, et Liszt, … Bref, vous avez saisi le contexte! 

Pierre-Auguste Renoir, Le bal du Moulin de la galette (1876)

D’ailleurs, quand on écoute ce morceau, c’est un peu comme si on se retrouvait plongé à la fin du  siècle XIX siècle. 

Louis-Marie de Schryver, Arc de Triomphe, Paris, (1886)


        Nous voilà au milieu d’un grand boulevard Haussmannien, ou assis sur un banc dans le jardin du Luxembourg, à regarder se promener les Élégantes au bras de leur mari, et les peintres en train de capturer la lumière de l’automne derrière leur chevalet… Derrière nous la grande serre du jardin, et les calèches et chevaux sur les boulevards…



Paul César Helleu, Portrait de la comtesse Greffulhe 


        C’est non sans raisons d’ailleurs que nous avons cette impression car Fauré a dédié  « Pavane» à l’une des figures emblématiques de cette époque, la comtesse Greffulhe. Il la surnommait "Madame ma Fée".  En toute franchise, je ne connaissais pas cette femme avant d’aller voir l’exposition dont je vous parlais. Je ne vais pas vous la décrire ici, ce sera l’occasion d’un autre article, mais voilà ce que vous devez savoir: c’était une élégante pour le moins, elle était considérée comme l’une des femmes les plus belles, dans son cercle.
        Elle était surtout connue pour donner le ton en matière de mode, et était particulièrement proche de son cousin Robert de Montesquiou-Frezensac.


Giovanni Boldini, Robert de Montesquiou-Frezensac (1897)


        C’est donc à cette femme que l’on doit l’inspiration de Fauré pour sa magnifique oeuvre musicale, mais il devra par la suite y intégrer un choeur à la demande de celle-ci d’après un texte de son cousin, dandy et poète Robert de Montesquieu Frezensac.   



C’est Lindor, c’est Tircis et c’est tous nos vainqueurs !
C’est Myrtille, c’est Lydé ! Les reines de nos cœurs !
Comme ils sont provocants ! Comme ils sont fiers toujours !
Comme on ose régner sur nos sorts et nos jours !
Faites attention ! 
Observez la mesure !
Ô la mortelle injure ! 
La cadence est moins lente !
Et la chute plus sûre !
Nous rabattrons bien leurs caquets !
Nous serons bientôt leurs laquais ! 
Qu’ils sont laids ! Chers minois !
Qu’ils sont fols ! Airs coquets !
Et c’est toujours de même, et c’est ainsi toujours !


On s’adore ! On se hait ! On maudit ses amours !


Adieu Myrtille, Eglé, Chloé, démons moqueurs !

Adieu donc et bons jours aux tyrans de nos cœurs !

Poème de Robert de Montesquiou-Fezensac (1855-1921)



Jean Béraud, Une soirée, (1878)











0 commentaires:

Enregistrer un commentaire